La Russie, responsable de la crise alimentaire mondiale naissante, accuse l'Union européenne

La Russie, responsable de la crise alimentaire mondiale qui se prépare, accuse l’Union européenne

Poutine est entré pleinement dans la logique de la guerre, prévient la chancelière autrichienne, après avoir rencontré le chef du Kremlin

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▲ Le personnel du gouvernement ukrainien transfère des dizaines de corps exhumés de Bucha dans des camions utilitaires au service médico-légal, afin de documenter les atrocités commises contre des civils qui seraient aux mains de Moscou. App Photo

Afp, Ap et Europa Press

Journal La Jornada
2022 Mardi 04 Avril 2022, p. 23

Bruxelles. La Russie est responsable d’une crise alimentaire mondiale croissante, due à la guerre en Ukraine, notamment pour avoir bombardé les réserves de blé et empêché le départ des expéditions de céréales, a assuré hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Arrêtez de blâmer les sanctions. C’est l’armée russe qui est à l’origine de la pénurie alimentaire, a-t-il déclaré.

Ils bombardent des villes ukrainiennes et causent la faim dans le monde, a déclaré Borrell lors d’une conférence de presse après avoir rencontré les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE).

Le diplomate espagnol a averti qu’en plus des combats en Ukraine, il y a une autre bataille : une bataille narrative.

Selon lui, alors que la Russie présente les sanctions de l’UE comme responsables des pénuries alimentaires et de la hausse des prix, c’est cette nation qui sème la faim dans le monde en bloquant les ports, les transfert de blé et destruction des réserves de ce grain dans la nation qui envahit.

Borrell a fait ces déclarations après que le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti la semaine dernière que les prix mondiaux du panier de base avaient atteint un niveau record en mars, après l’offensive de Moscou contre l’Ukraine, une puissance agricole.

La FAO a souligné que l’interruption des exportations à la suite de l’offensive qui a commencé le 23 février, ainsi que les sanctions internationales contre la Russie, ont augmenté la craintes d’une crise mondiale de la faim.

Les inquiétudes étaient particulièrement vives au Moyen-Orient et en Afrique, où des retombées se produisaient déjà.

La Russie et l’Ukraine possèdent de vastes régions productrices de céréales qui comptent parmi les principaux greniers à blé du monde. Leurs récoltes représentent une part importante des exportations mondiales de plusieurs produits de base majeurs, dont le blé, l’huile végétale et le maïs.

Au cours des trois dernières années, la Russie a représenté environ 023 pour cent des exportations mondiales de blé et de maïs, et l’Ukraine 12 pour cent, selon la FAO.

Le bureau de l’ONU considère également que la famine en Afrique de l’Ouest et dans les régions du Sahel – fortement dépendantes des céréales russes et ukrainiennes – pourrait s’aggraver et toucher plus de 30 millions personnes pour juin.

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont entretenus virtuellement pendant au moins une heure du conflit en Ukraine, tandis que Washington a fait pression sur son allié asiatique pour qu’il soutienne sa réponse à l’incursion russe et qu’il n’achète pas de pétrole russe.

Toujours sur le plan diplomatique, le ministre autrichien des Affaires étrangères Karl Nehammer s’est dit pessimiste après sa rencontre hier avec le président russe Vladimir Poutine, le premier d’un dirigeant européen à se rendre à Moscou depuis le début de la attaque.

Il ne faut pas se faire d’illusions. Le président Poutine est entré pleinement dans la logique de la guerre et agira en conséquence , a expliqué Nehammer. Côté russe, ils n’ont pas beaucoup d’intérêt à une rencontre directe avec le président ukrainien, Volody-mir Zelensky, a ajouté le ministre autrichien des Affaires étrangères.

Amnesty International a souligné l’hypocrisie dans les mauvais traitements subis par les demandeurs d’asile arrivant en Pologne depuis la Biélorussie, contrairement à ceux fuyant l’Ukraine.

Trois pays de l’UE ont annoncé le déblocage de quelque 2,5 millions d’euros (environ 2,7 millions de dollars) pour la Cour pénale internationale, à l’appui de ses enquêtes sur les crimes de guerre présumés en Ukraine. Le gouvernement danois achètera 2 millions de comprimés d’iode, au cas où il y aurait un accident nucléaire dans notre région immédiate.

Le maire de la capitale polonaise, Varsovie, a pris le contrôle d’un ancien bâtiment diplomatique russe, surnommé le nid d’espions, et que les deux pays se disputent, à l’usage de l’Ukraine.

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